Rendons hommage à des femmes pionnières
7 mars 2020
« Égalité pour tous ». Voici le thème de la Journée internationale des femmes 2020 – trois petits mots qui sont pourtant lourds de sens. Ils expriment le pouvoir des individus et des collectivités qui prennent position pour le changement et qui créent un monde meilleur pour nous tous.
Une nouvelle importante en provenance de Nouvelle-Écosse il y a quelques jours démontre bien ce qu’on peut réaliser si on unit nos efforts individuels et collectifs pour atteindre une mission précise – favoriser le progrès dans la lutte contre le cancer de l’ovaire.
Si vous n’avez pas entendu cette nouvelle, permettez-moi de vous la répéter! Près d’un an après l’annonce par le gouvernement fédéral d’un investissement de 10 millions de dollars pour la recherche sur le cancer de l’ovaire, une grande première attendue depuis longtemps, la Nouvelle-Écosse a pris les devants en devenant la première province à bonifier cet investissement en ajoutant un million de dollars dans son dernier budget pour financer des projets dirigés par Cancer de l’ovaire Canada. Cet investissement contribuera à améliorer les capacités de recherche et profitera non seulement aux femmes de Nouvelle-Écosse, mais aussi à celles de l’ensemble du Canada et du monde entier.
Bravo! Cela témoigne bien de l’engagement de la Nouvelle-Écosse à l’égard de la santé des femmes et des progrès dans la lutte contre cette maladie. De plus, cela prouve que le gouvernement de la province comprend à quoi sont confrontées les femmes atteintes du cancer de l’ovaire en Nouvelle-Écosse (et dans tout le pays) et qu’il est déterminé à les aider à survivre.
Même si cette nouvelle me réjouit au plus haut point, je ne peux m’empêcher de réfléchir à tout ce qui s’est passé « avant ». Avant l’engagement audacieux de la Nouvelle-Écosse, le gouvernement fédéral avait pris les devants avec son engagement révolutionnaire. Avant cette annonce, un mouvement national s’est mis en branle pour demander cet engagement du fédéral, et avant ça, un groupe de femmes atteintes de la maladie (dont certaines sont aujourd’hui décédées), les membres de leurs familles, d’éminents chercheurs et scientifiques, des porte-parole de la communauté et Cancer de l’ovaire Canada se sont réunis et ont décidé « assez, c’est assez! ». Le pronostic de survie de cette maladie ne s’est pas amélioré depuis trop longtemps, en raison du manque d’investissements essentiels dans la recherche. Alors – oui – il fallait depuis longtemps que quelque chose se passe pour cette maladie.
Ces investissements récents des gouvernements fédéral et provincial démontrent le pouvoir et l’effet d’entraînement de la campagne #ovairesenmain, lancée par notre communauté il y a cinq ans à peine, à l’instigation de femmes canadiennes qui sont passées à l’action et qui ont pris les devants. Nous leur rendons hommage, à elles et aux nombreuses autres femmes qui font bouger les choses et qui changent littéralement l’avenir de cette maladie pour de bon.
- Des femmes comme la Dre Barbara Vanderhyden et la Dre Anne-Marie Mes-Masson, des pionnières de longue date qui sont un modèle d’excellence et de détermination en matière de recherche sur le cancer de l’ovaire au Canada. Ces femmes ont laissé une marque indélébile sur notre travail et notre mission, en particulier en ce qui concerne la nécessité d’investissements essentiels dans la recherche. Elles ont également ouvert la voie à la prochaine génération de femmes chercheuses, comme Yikan Wang, pour leur permettre de participer aux travaux de recherche sur le cancer de l’ovaire au Canada, de les enrichir et de les renforcer. Yikan est déterminée à contribuer à sauver la vie des femmes et est la récipiendaire du Prix Anita Unruh 2018 décerné par Cancer de l’ovaire Canada pour reconnaître l’excellence d’une recherche sur le cancer de l’ovaire effectuée par un stagiaire.
- Des femmes comme Cécile Hryhorczuk et Erin Barrett, chefs de file dans leurs domaines respectifs de la recherche et des affaires, et toutes deux survivantes d’un diagnostic de cancer de l’ovaire. Avec une ouverture complète et une franchise totale, ces femmes ont partagé leur histoire personnelle pour mieux faire connaître la maladie, et ont tiré parti de leurs ressources et de leurs réseaux personnels pour recueillir des fonds afin d’appuyer notre mission.
- Des femmes comme Donna Pepin et Anne Chase qui osent parler franchement à ceux qui sont au pouvoir, qui sont des porte-parole déterminées et actives du cancer de l’ovaire auprès des gouvernements fédéral et provinciaux, qui exigent des investissements dans la recherche, un meilleur accès aux médicaments et aux traitements et des solutions aux pénuries régionales de médecins.
- Des femmes comme Tamara Peabody, qui connaît la valeur et l’importance d’offrir du soutien, de créer un lieu de rencontre et une communauté pour les femmes qui reçoivent un diagnostic, afin qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules. Tamara, qui a reçu un diagnostic de la maladie en 2015, a organisé d’innombrables activités de sensibilisation et de soutien pour les femmes et leurs familles et est reconnue pour sa présence chaleureuse et stimulante. « Tout ce que je veux, c’est que les femmes aient accès au soutien dont elles ont besoin et qu’elles reçoivent l’information dont elles ont besoin. Je veux réunir les gens parce que, ensemble, on est plus forts », a-t-elle déclaré après avoir reçu le Prix de l’espoir Peggy Truscott 2019, qui reconnaît les contributions exceptionnelles de bénévoles à la mission de Cancer de l’ovaire Canada.
- Des femmes – bien trop nombreuses – qui ne sont plus parmi nous à cause de cette maladie, notamment Carol Leveille, Ana Cardoso et Elly Mayday. Certaines de ces femmes ont utilisé leurs voix et leurs plateformes personnelles pour faire les manchettes nationales et mieux faire connaître cette maladie. D’autres ont travaillé en silence et en coulisses, mais avec une détermination toute aussi grande, pour renforcer notre communauté et favoriser le progrès. Chacune d’entre elles nous a inspirés et continue à nous inspirer.
- Des femmes comme mes collègues membres de la World Ovarian Cancer Coalition, qui dirigent des initiatives et des organisations vouées au cancer de l’ovaire dans des pays autres que le Canada, et qui sont tout aussi déterminées que moi à partager des connaissances et à collaborer pour faire en sorte que le cancer de l’ovaire reste une priorité en matière de santé à l’échelle mondiale.
- Des femmes dont le nom n’est pas mentionné ici et que vous et moi ne rencontrerons peut-être jamais, mais qui font une différence d’innombrables autres façons et qui convainquent les gouvernements, les entreprises et les gens de toutes les régions du Canada à se joindre à elles pour créer un avenir meilleur pour cette maladie.
Notre travail est loin d’être terminé, mais à l’occasion de cette Journée internationale des femmes, je me rappelle de vous, je vous rends hommage et je vous remercie!