La Journée mondiale du cancer de l’ovaire, célébrée le 8 mai, est le moment tout désigné pour défendre la cause du cancer féminin le plus mortel. Chez nous, 2800 femmes recevront un diagnostic de cancer de l’ovaire cette année. Plus de la moitié d’entre elles ne survivront pas au-delà de cinq ans.
Le taux de mortalité du cancer de l’ovaire est l’un des plus élevés de tous les cancers, et pourtant le financement est extrêmement faible en comparaison. Entre 2010 et 2013, le gouvernement fédéral a investi 119,5 millions de dollars dans la recherche sur le cancer du sein, 52,8 millions de dollars dans la recherche sur le cancer de la prostate, mais seulement 27,1 millions de dollars dans la recherche sur le cancer de l’ovaire. Le taux de mortalité sur cinq ans du cancer du sein est toutefois de 13 %, celui du cancer de la prostate de 5 %, alors que 56 % des femmes qui reçoivent un diagnostic de cancer de l’ovaire meurent dans les cinq années qui suivent.
Les 50 dernières années ont apporté très peu de réponses aux femmes atteintes de cette maladie, et c’est tout simplement scandaleux. Les taux de survie ne se sont pas améliorés de manière significative, alors que d’autres maladies ayant bénéficié d’importants investissements en recherche ont connu des progrès marqués pendant la même période.
Je vous pose donc la question suivante à l’occasion de la Journée mondiale du cancer de l’ovaire : prendrez-vous vos ovaires en main pour demander des millions?
Le gouvernement doit considérer le cancer de l’ovaire comme une priorité en matière de santé féminine. Pour faire en sorte que cela se produise, je défends la cause aux côtés de femmes atteintes de cette maladie. Malgré leurs traitements et leurs autres engagements, ces femmes sont résolument déterminées à améliorer le statu quo pour les autres femmes atteintes du cancer de l’ovaire et pour celles qui n’ont pas encore reçu de diagnostic.
Elles poursuivent leurs efforts, même si elles savent que les décisions prises par le gouvernement ne les aideront pas directement. Leurs revendications leur permettent de reprendre une partie du contrôle sur leur vie dont le cancer de l’ovaire les a privées. Ensemble, nous avons présenté notre demande de soutien dans les coulisses du pouvoir, rencontrant des députés et des décideurs clés sur la Colline du Parlement.
Notre communauté, petite, mais puissante, a envoyé près de 13 000 pétitions pour demander au gouvernement un investissement supplémentaire immédiat de 10 millions de dollars afin de faire progresser la recherche. Mais le gouvernement a répondu qu’il en faisait déjà assez et que des investissements dans d’autres domaines de recherche pouvaient améliorer la compréhension du cancer de l’ovaire.
Cette suggestion ne pourrait être plus loin de la vérité. Non seulement le manque de financement ralentit les progrès scientifiques, mais les recherches ont également révélé que le cancer de l’ovaire présente des défis particulièrement complexes, notamment parce qu’il se développe de manière différente des autres types de cancer. Une approche ciblée est essentielle.
En tant que communauté, et plus généralement en tant que femmes et personnes qui les aiment, nous devons faire entendre notre voix.
Avec sa communauté de recherche sur le cancer de l’ovaire très collaborative et engagée, le Canada est bien placé pour devenir un chef de file dans la compréhension de cette maladie. En fait, nos scientifiques ont déjà contribué à des percées importantes, notamment à des découvertes fondamentales sur des mutations génétiques qui augmentent le risque de cancer de l’ovaire et au développement de modèles scientifiques qui reproduisent les caractéristiques et les comportements de la maladie afin de pouvoir l’étudier en détail.
Mais les projets canadiens de calibre élevé dans le domaine de la recherche sur le cancer de l’ovaire ne reçoivent pas un financement adéquat. Chaque jour où cette situation se poursuit, cinq femmes canadiennes meurent de la maladie.
Tous les Canadiens ont un rôle à jouer dans ce dossier. Toutes les femmes courent le risque de développer le cancer de l’ovaire, et pourtant il n’existe aucun test de dépistage fiable, aucun vaccin pour le prévenir. Les progrès se font attendre depuis trop longtemps et il est temps que le gouvernement augmente son soutien.
Les députés doivent l’entendre de la bouche de leurs électeurs.
Votre voix compte. Joignez-vous à nous alors que nous faisons front commun pour réclamer un changement pour cette maladie qui est négligée et sous-financée depuis beaucoup trop longtemps. Écrivez à vos représentants élus pour leur demander d’appuyer un investissement fédéral de 10 millions de dollars dans la recherche sur le cancer de l’ovaire. Des vies en dépendent.
Elisabeth Baugh est directrice générale de Cancer de l’ovaire Canada, la seule œuvre de bienfaisance nationale vouée à vaincre cette maladie