Annonce des bourses de recherche
4 avril 2012
Dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut du cancer, Cancer de l’ovaire Canada a financé ces deux bourses de 100 000 $ dans le cadre du concours pour l’octroi de subventions de fonctionnement des IRSC.
« Cancer de l’ovaire Canada félicite les récipiendaires de cette année et a très hâte de connaître les résultats des recherches emballantes de ces équipes », a déclaré la directrice générale Elisabeth Ross.
Voici un résumé des projets soumis par les chercheurs :
Essai clinique aléatoire portant sur un groupe de soutien en ligne pour pallier la détresse sexuelle causée par les cancers gynécologiques
Dre Catherine Classen, chercheur principal, Women’s College Hospital, Toronto
Lorsqu’une femme reçoit un diagnostic de cancer gynécologique et subit des traitements, elle peut se sentir mal à l’aise dans son corps et en tant qu’être sexué. Comme la sexualité est un sujet personnel et sensible, elle peut être gênée d’en parler à son médecin, à son partenaire ou à d’autres membres de son entourage. La Dre Classen et ses collègues ont mis sur pied un groupe de soutien en ligne animé par des professionnels et conçu pour fournir aux femmes des renseignements utiles et un endroit où elles peuvent discuter ouvertement de leurs préoccupations. Ce groupe de soutien sur Internet (en ligne), appelé « GyneGals », est basé sur un babillard. Ainsi, les femmes peuvent consulter le site et participer aux discussions à toute heure du jour ou de la nuit. Le programme dure douze semaines. Chaque semaine, l’animateur présente un nouveau sujet de discussion et fournit des liens vers de l’information pertinente. Selon une recherche préliminaire, il semble que les femmes sont intéressées et disposées à participer à un tel groupe. La prochaine phase de la recherche vise à démontrer que ce groupe de soutien en ligne est efficace pour réduire la détresse sexuelle et les autres problèmes connexes. L’équipe de recherche prévoit recruter 520 femmes de l’Ontario, de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et de l’état de New York. Les femmes ne doivent démontrer aucun signe de maladie depuis au moins trois mois, mais pas plus de cinq ans depuis la date de leur diagnostic. Les participantes profiteront de cette intervention immédiatement, ou après une période d’attente de quatre mois. Chaque groupe sera composé d’environ 20 femmes. La Dre Classen et son équipe espèrent démontrer que le fait d’offrir aux patientes atteintes de cancer l’occasion de discuter de ces problèmes sensibles et très personnels dans le cadre d’un groupe en ligne sécurisé, confidentiel et sûr contribuera à réduire la détresse et à augmenter la satisfaction. Un tel groupe pourrait être particulièrement bénéfique pour les femmes qui désirent conserver l’anonymat ou qui n’ont pas facilement accès à du soutien.
Longueur des télomères et pronostic du cancer de l’ovaire
Dre Joanne Kotsopoulos, chercheur principal, Women’s College Hospital, Toronto
Le cancer de l’ovaire est la cinquième cause de mortalité due au cancer chez les femmes du Canada et la septième au monde. C’est le cancer gynécologique le plus mortel, parce que les tumeurs sont généralement diagnostiquées à un stade avancé et que de nombreuses patientes développent une résistance à la chimiothérapie. L’objectif de cette étude est d’identifier les marqueurs biologiques, aussi appelés biomarqueurs (c’est-à-dire un élément qui peut être mesuré dans le sang ou dans la tumeur), qui pourraient offrir un meilleur pronostic pour cette maladie. En d’autres mots, nous tenterons d’établir une empreinte digitale du cancer de l’ovaire permettant d’identifier les femmes courant un risque accru de récurrence de la maladie ou de mortalité. Ces marqueurs pourraient également permettre de distinguer les femmes les plus susceptibles de profiter d’un traitement ciblé, ce qui pourrait réduire la morbidité et la mortalité liées à cette maladie. Nous proposons d’évaluer la relation entre le marqueur biologique appelé longueur des télomères et le taux de survie à la suite d’un diagnostic de cancer de l’ovaire. Ce biomarqueur suscite de plus en plus d’intérêt de la part des chercheurs dans le domaine du cancer de l’ovaire pour ses facultés à prédire les risques subséquents et la mortalité causée par le cancer. Afin d’atteindre nos objectifs, nous utiliserons des données provenant de questionnaires et des échantillons d’ADN recueillis auprès de 1342 participantes à une étude ontarienne sur le cancer de l’ovaire. Nous examinerons la longueur des télomères dans l’ADN d’échantillons de sang prélevés sur des femmes ayant reçu un diagnostic de cancer de l’ovaire. Nous évaluerons ensuite s’il existe un lien entre la longueur des télomères et diverses caractéristiques cliniques ou pathologiques de la tumeur. Nous déterminerons enfin s’il existe un lien entre la longueur des télomères et la récurrence de la maladie ou la mort. Cette étude pourrait entraîner un changement de paradigme dans la compréhension du développement du cancer de l’ovaire et pourrait mener à la mise en œuvre de stratégies de traitement novatrices ciblant les femmes ayant des types de tumeurs particuliers.