Une chercheuse dans le domaine de la génétique reçoit le Prix Karen Campbell
22 mars 2017
La Dre Patricia Tonin a reçu récemment le Prix Karen Campbell pour l’excellence en matière de recherche* lors d’une soirée THE LADY BALL, la première d’une série d’activités organisées cette année pour célébrer les femmes courageuses, partout au pays.
Dre Patricia Tonin
La Dre Tonin est chercheuse principale et responsable adjointe du programme de recherche sur le cancer au Centre de biologie translationnelle de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill. À l’Université McGill, elle est membre associée du département d’oncologie et du Goodman Cancer Research Centre, et professeure aux départements de médecine et de génétique humaine.
La Dre Tonin a commencé à s’intéresser à la recherche sur le cancer de l’ovaire il y a environ 20 ans, alors qu’elle étudiait les mutations génétiques qui pouvaient augmenter les risques de cancer.
« Je m’intéressais alors au cancer du sein, et le cancer de l’ovaire m’a semblé la pièce manquante du casse-tête, déclare la Dre Tonin. À cette époque, on en savait très peu sur cette maladie. Il y avait tellement peu de recherches qu’une petite table aurait suffi pour présenter tous les documents. J’ai donc changé mon orientation – je n’avais pas le choix. »
Et c’est grâce à ce changement que nous savons aujourd’hui que les mutations des gènes BRCA peuvent augmenter le risque de cancer de l’ovaire et de cancer du sein chez une femme. Au début de sa carrière, la Dre Tonin a participé à des découvertes fondamentales sur les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2.
Annie Parker
Son travail a touché personnellement Annie Parker, l’une des premières femmes au Canada ayant subi des tests de mutation du gène BRCA1. Annie était présente lorsque le prix de recherche a été remis à la Dre Tonin.
« La Dre Tonin a utilisé mes échantillons dans le cadre de ses recherches, il y a de nombreuses années », explique Annie, qui raconte son histoire dans le livre Annie Parker Decoded (site en anglais). « Elle me connaissait avant même notre rencontre en personne. Elle connaissait mon ADN parce qu’il avait été envoyé à son laboratoire. Quand je lui ai serré la main, c’était comme si je rencontrais une grande vedette. Je l’ai remerciée d’avoir contribué à changer le cours du cancer de l’ovaire pour toutes celles qui ont des prédispositions génétiques. »
« La recherche dépend de la participation de femmes comme Annie, qui fournissent des échantillons afin que les scientifiques puissent les étudier, affirme la Dre Tonin. Merci de vous impliquer dans nos efforts pour changer le pronostic. »
Grâce aux recherches de la Dre Tonin, on comprend aujourd’hui mieux le rôle de certaines mutations génétiques dans le développement du cancer de l’ovaire, en particulier chez les femmes d’origine canadienne-française. En plus d’être l’une des premières à avoir signalé des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 plus fréquentes dans des familles canadiennes-françaises touchées par le cancer de l’ovaire ou du sein, la Dre Tonin a joué un rôle essentiel pour défendre les tests génétiques au Québec. Ses recherches ont permis de développer des lignes directrices pour offrir des tests génétiques plus efficients aux Canadiens français, ce qui a favorisé la prise de décisions plus éclairées sur la prévention et le traitement.
Dans le cadre de son travail pour mettre au point des soins personnalisés, l’équipe de la Dre Tonin a découvert des biomarqueurs (des indicateurs que l’on retrouve dans le sang ou dans les tumeurs) qui pourraient permettre d’offrir des traitements ciblés du cancer de l’ovaire.
Plus récemment, ses recherches ont permis d’identifier d’autres mutations génétiques qui pourraient suggérer un risque accru de cancer de l’ovaire et du sein.
L’année dernière, la Dre Tonin a reçu la Bourse de recherche Pat McDonald** pour poursuivre son travail exploratoire sur un gène de prédisposition au cancer de l’ovaire appelé FANCI. Lorsqu’il fonctionne correctement, FANCI collabore avec les gènes BRCA1 et BRCA2 pour réparer l’ADN endommagé. Si une femme est porteuse d’une mutation du gène FANCI, son risque de développer le cancer de l’ovaire peut augmenter, tout comme c’est le cas pour les femmes porteuses d’une mutation des gènes BRCA.
La Dre Tonin continue à étudier le rôle des mutations génétiques, comme celles-ci, dans le développement de maladies, et se fonde sur les résultats de ses recherches pour améliorer les consultations génétiques et le traitement du cancer. Elle dirige également l’un des laboratoires les plus productifs au pays, où elle encadre plusieurs chercheurs à l’avenir prometteur.
« Les jeunes chercheurs apportent de nouveaux points de vue et de nouvelles façons d’étudier les problèmes, affirme la Dre Tonin. On ne sait jamais d’où proviendra la prochaine idée géniale. »
« Nous comprenons plus clairement ce qui peut causer le cancer de l’ovaire et nous devons poursuivre les recherches pour vaincre cette maladie, ajoute-t-elle. Le gouvernement a un rôle à jouer pour que ce problème de santé important ne tombe pas entre les mailles du filet. Le cancer de l’ovaire doit être perçu comme une priorité. »
Joignez-vous à la Dre Tonin pour demander au gouvernement un financement accru de la recherche. Écrivez à vos représentants élus locaux pour leur faire part de vos inquiétudes. Visitez la page Plaidez du site ovairecanada.org pour écrire une lettre personnalisée et l’envoyer. Il suffit de quelques minutes.
* Le Prix Karen Campbell reconnaît l’excellence en général, les réalisations importantes et les recherches qui ont des répercussions significatives sur la compréhension et le traitement du cancer de l’ovaire.
** La Bourse de recherche Pat McDonald fait partie d’une subvention de fonctionnement financée par Cancer de l’ovaire Canada et la Société de recherche sur le cancer, qui évalue et examine les propositions de recherche de manière indépendante.