Les banques de tissus font progresser la recherche sur le cancer de l’ovaire
22 novembre 2017
Avant qu’elles subissent une intervention chirurgicale pour le cancer de l’ovaire, on demande aux femmes qui habitent dans certaines régions la permission de prélever des échantillons biologiques pour appuyer la recherche. Si elles acceptent, de petites quantités de leur sang, de leur salive, de cellules saines de leurs ovaires, ainsi que de tissus de leur tumeur seront recueillies et mises à la disposition des scientifiques et des médecins qui étudient le cancer de l’ovaire.
Lancé en 2000, le réseau de banques de tissus de Cancer de l’ovaire Canada comprend des sites à Vancouver, Ottawa, Montréal et Edmonton (depuis l’automne 2017). Les échantillons qu’il fournit sont utilisés dans des études d’un bout à l’autre du Canada et dans le monde entier.
« En plus du rôle de Cancer de l’ovaire Canada dans le financement du réseau de banques de tissus, son comité de recherche assure la communication et la cohésion entre les banques », explique la Dre Barbara Vanderhyden, titulaire de la Chaire de recherche Corinne Boyer à l’Université d’Ottawa et chercheuse principale à l’Institut de recherche de l’hôpital d’Ottawa. « Cette approche coordonnée favorise l’utilisation de tissus dans les études, tout en évitant la duplication des recherches. »
Chaque année, entre 800 et 1 000 femmes atteintes du cancer de l’ovaire autorisent le prélèvement d’échantillons. La générosité de ces femmes a permis des découvertes fondamentales qui améliorent les soins pour les patientes atteintes de cette maladie et pour celles qui n’ont pas encore reçu de diagnostic. Comme la banque de Vancouver a récemment élargi sa collecte pour inclure d’autres cancers gynécologiques, 1 409 femmes ont accepté de fournir des échantillons cette année, et la banque s’est enrichie de plus de 7 000 nouveaux échantillons.
Chaque échantillon est organisé et indexé avec les données qui y sont associées pour créer une ressource exhaustive qui distingue ce réseau de banques de tissus des autres, pavant ainsi la voie à des études approfondies et représentant une norme d’excellence pour promouvoir la recherche dans un domaine où les besoins sont urgents.
Parmi les projets de plus grande envergure, CŒUR est un projet pancanadien financé par l’Institut de recherche Terry Fox. Il étudie les biomarqueurs dans le but d’améliorer le diagnostic du cancer de l’ovaire et de prendre des décisions de traitement éclairées afin de mettre au point des soins personnalisés. Ce partenariat emballant a permis le lancement d’un projet national sur l’immunothérapie, un traitement émergeant qui « entraîne » les cellules immunitaires pour cibler et éliminer le cancer de l’ovaire.
Au-delà de ces projets, des échantillons du réseau de banques de tissus ont été utilisés dans plus de 450 études dans le monde entier.
Dans le but d’améliorer le dépistage et le diagnostic, des projets sont en cours pour :
- examiner les trompes de Fallope, où débutent la majorité des cancers de l’ovaire séreux de haut degré de malignité, pour découvrir des lésions et améliorer éventuellement le dépistage de ce sous-type le plus courant de cancer de l’ovaire ;
- développer une technologie permettant une analyse plus sensible des tissus tumoraux, ce qui devrait améliorer l’exactitude du diagnostic.
Pour traiter plus efficacement le cancer de l’ovaire, les chercheurs tentent de :
- prédire quelles patientes pourraient réagir aux inhibiteurs PARP, des médicaments qui ciblent les mutations des gènes BRCA et possiblement d’autres déficiences dans la réparation de l’ADN pour traiter le cancer de l’ovaire ;
- tester des médicaments sur des échantillons de tumeurs pour déterminer le type de traitement qui pourrait améliorer le taux de survie et la qualité de vie d’une patiente ;
- reconnaître différents types de mutations des gènes TP53 pour orienter le choix de traitements et identifier des candidates potentielles pour des essais cliniques ;
- confirmer que les cancers qui se développent simultanément dans l’utérus et les ovaires se propagent par les trompes de Fallope, plutôt que par le sang, pour déterminer si ces cas de la maladie peuvent être traités avec succès par une intervention chirurgicale ;
- examiner les modifications génétiques qui se produisent lorsque les cellules cancéreuses se divisent pour mieux comprendre les différents sous-types de cancer de l’ovaire, et distinguer les patientes qui pourraient réagir aux traitements actuels, et celles qui devraient être dirigées vers des traitements alternatifs.
Le réseau de banques de tissus de Cancer de l’ovaire Canada joue un rôle essentiel dans ces études et de nombreuses autres. Pour faire en sorte que les scientifiques et les médecins à l’échelle nationale et internationale puissent continuer à profiter de cette ressource vitale, Cancer de l’ovaire Canada a récemment élargi le réseau de banques de tissus pour ajouter un site à l’Université de l’Alberta, à Edmonton.
« La recherche est la seule façon d’éradiquer le cancer de l’ovaire, et le réseau de banques de tissus contribue à développer la capacité scientifique nécessaire pour atteindre ce but ultime; ces projets en sont la preuve », déclare Elisabeth Baugh, directrice générale de Cancer de l’ovaire Canada. « Même si nous incitons actuellement le gouvernement à investir davantage dans la recherche sur le cancer de l’ovaire, nous devons poursuivre sur cette lancée positive et nous avons besoin de votre aide. »
Le réseau de banques de tissus est un investissement important dans la recherche en cours, financé entièrement par vos dons. Pour faire progresser la recherche scientifique sur le cancer de l’ovaire, veuillez donner généreusement sur ovairecanada.org/faire-un-don.