Ce que vous devez savoir sur le Budget 2018
20 mars 2018
Les porte-paroles qui réclamaient un investissement accru du gouvernement dans la recherche sur le cancer de l’ovaire cherchent toujours à comprendre ce qui s’est produit lors de la présentation du Budget 2018. Même si le Comité permanent des finances avait recommandé d’accorder un financement à la recherche sur le cancer de l’ovaire, aucun montant n’a été réservé spécifiquement pour appuyer le progrès scientifique dans ce domaine.
Le gouvernement a plutôt proposé le plus important investissement en recherche fondamentale de toute l’histoire canadienne. Dans le cadre de cet investissement, 354,7 millions de dollars seront dirigés vers les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), l’organisme fédéral de financement de la recherche en santé au Canada. Pour l’instant, on ne sait pas si cette enveloppe de financement globale contribuera ou non à répondre au besoin de recherche sur le cancer de l’ovaire.
« Je suis heureuse que le gouvernement reconnaisse l’importance de la recherche en santé et qu’il soit prêt à y investir une somme historique », a déclaré Katherine Farris, qui a reçu un diagnostic de cancer de l’ovaire il y a sept ans. « Mais il me semble que nous avons atteint un point de bascule. Les IRSC vont recevoir beaucoup d’argent et je désire être certaine qu’ils respecteront l’intention du gouvernement et qu’ils investiront massivement dans la recherche sur le cancer de l’ovaire. »
Voici un extrait du texte du budget de cette année :
Le Canada soutient ses chercheurs et scientifiques par l’entremise de trois organismes : le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada. Ensemble, ces organismes soutiennent et promeuvent la recherche de haute qualité dans une grande variété de disciplines et de domaines, qu’il s’agisse de rendre les milieux de travail plus sûrs, de fabriquer des piles plus durables ou encore de chercher de nouveaux moyens d’aider les patientes atteintes d’un cancer ovarien à augmenter leur espérance de vie.
Cette déclaration semble suggérer que les scientifiques qui se consacrent à la recherche sur le cancer de l’ovaire reçoivent une partie du financement attribué aux IRSC. Mais un examen des réalisations des IRSC présente un tout autre tableau.

Entre 2010 et 2014, les IRSC ont investi 81,3 millions de dollars dans la recherche sur le cancer du sein, 39,8 millions de dollars dans la recherche sur le cancer de la prostate, et seulement 16,9 millions de dollars dans la recherche sur le cancer de l’ovaire. Grâce à cet appui financier substantiel, le cancer du sein et le cancer de la prostate ont tous deux connu des progrès marqués en matière de traitement et de survie, alors que très peu de choses ont changé en matière de dépistage ou de traitement du cancer de l’ovaire.
Dans leur plan stratégique 2015-2019, les IRSC se sont engagés à lutter contre les cancers à taux de mortalité élevé, qui coûtent la vie à des milliers de personnes chaque année. D’autres fonds sont également réservés à l’étude des cancers rares. Mais selon les définitions actuelles des IRSC, le cancer de l’ovaire n’entre dans aucune de ces catégories. C’est pourquoi les chercheurs dans le domaine du cancer de l’ovaire qui espèrent collaborer dans le cadre de subventions versées à des équipes élargies manquent des occasions de financement essentielles.
« À moins qu’une stratégie soit mise en place pour changer la façon dont les fonds pour la recherche en santé sont attribués par les IRSC, nous n’avons aucune garantie que la recherche sur le cancer de l’ovaire profitera des investissements supplémentaires dont nous avons un besoin urgent », a déclaré Elisabeth Baugh, directrice générale de Cancer de l’ovaire Canada. « Nous serons heureux de collaborer avec le gouvernement ou les IRSC pour contribuer à améliorer le cadre de financement actuel et permettre aux chercheurs canadiens de faire une différence dans la lutte contre cette maladie. »
« J’incite toutes les personnes touchées par cette maladie à continuer à se faire entendre, insiste-t-elle. Parlez de cet important enjeu de santé des femmes chaque fois que vous en avez l’occasion pour susciter l’appui de votre communauté. Nous devons être prêts à reprendre nos efforts avec une force accrue. »
Les préparatifs pour appuyer les prochaines étapes sont déjà en cours et le lancement d’un nouveau programme est prévu à l’occasion de la Journée mondiale du cancer de l’ovaire, le 8 mai.
D’ici là, Cancer de l’ovaire Canada et les porte-paroles de la communauté qui demandaient aux représentants élus d’appuyer la demande d’un financement de 10 millions de dollars pour la recherche sur le cancer de l’ovaire, sont déterminés à maintenir la pression sur le gouvernement.
« Nous devons talonner le gouvernement, déclare Katherine. Il incombe à ceux et celles d’entre nous qui sont en assez bonne santé et qui sont capables de le faire de se joindre à Cancer de l’ovaire Canada pour réclamer cet investissement essentiel dans la recherche. Ils auront besoin de notre appui, quelle que soit la forme qu’il peut prendre, pour faire en sorte que des recherches en laboratoire et des essais cliniques puissent avoir lieu au Canada et faire progresser nos connaissances sur le cancer de l’ovaire. »
Pour savoir comment vous pouvez vous impliquer, communiquez avec votre directrice régionale ou suivez Cancer de l’ovaire Canada sur Facebook ou Twitter.